Le Blaireau européen, est trapu et peut atteindre 70 cm de long (90 cm avec la queue) pour une vingtaine de kilogrammes. Il est reconnaissable aux bandes longitudinales noires qu’il porte sur le museau.
Il est plantigrade (ce qui l’avait fait classer autrefois avec les ursidés).
Nocturne et omnivore (insectes, rongeurs, tubercules, champignons, très rarement œufs et jeunes lapins), il n’a pas bonne réputation auprès des agriculteurs et des chasseurs. En fait, les végétaux constituent une part bien plus importante de son alimentation que chez les autres mustélidés et les services qu’il rend en détruisant une foule de mollusques, rongeurs, batraciens, serpents et insectes (il dévaste les nids de bourdons et de guêpes) l’emportent largement sur les dégâts qu’il peut causer.
Un blaireau adulte peut ingurgiter annuellement près de cent kilogrammes de lombrics.   Il apprécie aussi beaucoup les grenouilles et les vipères dont le venin ne lui fait aucun effet.
Lors des périodes de disette, il lui arrive de prélever quelques épis de maïs dans les champs, mais cela reste très exceptionnel, et ne concerne pas d’autres cultures comme le blé, l’avoine ou la vigne. C’est un animal fouisseur, capable de construire de vastes galeries familiales dans les sols les plus durs. Il ne dédaigne pas s’installer dans des terriers existants (renards), bien que ce soit plus souvent, à l’inverse, les animaux moins bien dotés pour ces travaux qui investissent le terrier du blaireau.
Un même terrier peut être habité des dizaines, voire des centaines d’années, remanié de génération en génération. Un clan familial de blaireaux (un clan est formé d’un groupe de deux à cinq blaireaux plus d’un à trois jeunes) occupe le terrier principal.
Ce terrier est composé de plusieurs galeries qui peuvent descendre jusqu’à 3 ou 4 m de profondeur ; elles mènent à des chambres où mâles, femelles et jeunes passent la journée tranquillement à dormir ou à se reposer sur des litières constituées de feuilles, de mousse et d’herbes séchées qui sont changées fréquemment.
Le terrier des blaireaux se trouve souvent au niveau de reliefs (butte, falaise, talus…). Ils apprécient aussi la proximité des arbres et buissons à baies, tels que le sureau dont ils se régalent l’époque venue. La prolifération de ces arbres doit beaucoup aux animaux : ils en rejettent les graines dans leurs excréments ce qui favorise la germination.
Le blaireau est un grand terrassier ; pour creuser les galeries de son terrier, il peut remuer jusqu’à 40 tonnes de terre.
Cette espèce a disparu d’une grande partie de son aire de répartition naturelle, du fait de la chasse, du piégeage et de la dégradation ou destruction de ses habitats. C’est une espèce qui est notamment aussi victime du phénomène de roadkill 2 (animaux tués, écrasés ou blessés par la circulation routière).
Il est protégé depuis 1992 au Royaume-Uni, où il fait aussi l’objet d’un élevage conservatoire et de réintroduction.
En Belgique où le blaireau est protégé, des passages à blaireaux (écoducs spécialisés, en réalité de simples tuyaux de béton, type canalisations d’égouts) passent sous les routes pour aider les blaireaux à se déplacer sans se faire écraser ou blesser par les véhicules. Cette opération a permis de stopper la diminution de certaines populations.